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Maurizio Cazzati (1616-1678)

Vesperae In festo omnium Sanctorum
Messa & Salmi op.37 – Bologna 1666
 

La présente reconstruction des Vesperae In festo omnium Sanctorum reprend de l’opus 37 de Cazzati les cinq psaumes et le «Magnificat» constitutifs des Vêpres de la Toussaint, auxquels a été adjointe l’Hymne éponyme «Placare Christe», extraite du recueil des «Hinni per tutto l’anno» op. 29, édité à Bologne en 1662. Ce corpus de base est enrichi, selon la pratique de l’époque, de quelques fleurons des «Suonate a due Violini» op. 18, qui viennent illustrer le style instrumental de l’école de Bologne dont Cazzati est l’un des pères fondateurs. 
Après le «Capriccio sopra le sette notte» et son cortège de variations sur basse obstinée, l’intonation des Vêpres est suivie de son répons «Domine ad adjuvandum» à 2 voix, traitées essentiellement en mouvements parallèles ou parfois légèrement en imitation.
Dans le «Dixit Dominus» à 8 voix, Cazzati fait alterner la verticalité déclamatoire du style homophonique avec une écriture sobrement imitative à 2, 3 ou 4 voix, et quelques passages plus concertants où dialoguent les voix chantées et les violons.
La même variété d’écriture se retrouvera aussi dans les autres psaumes à 8 voix, ceux du «Beatus vir» et du «Laudate Dominum», ainsi que dans le cantique du «Magnificat» conclusif, grâce au jeu magnifié de l’opposition des masses sonores et à un judicieux dosage entre Concertino et Ripieno.

Couplé à la Sonata sesta «La Giralda», le psaume du «Confitebor» adopte la forme d’un trio vocal où chaque voix dialogue tour à tour en solo avec les deux autres ; ce procédé est repris de manière analogue dans le chant du «Laudate pueri» et étendu aux parties de violons qui y sont adjointes. 

La Sonata quarta «La Calcagnina» fait office de prologue à l’Hymne «Placare Christe» dont chaque couplet de la monodie est préludé par un allègre et dansant Ritornello instrumental. 

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Maurizio Cazzati est né à Luzzara (Reggio Emilia) où il a été baptisé le 1er mars 1616. On sait peu de choses sur son éducation musicale, mais en 1641 il publie son premier recueil de musique. Dès lors, sa carrière se développe rapidement : il occupe des postes de plus en plus importants à Ferrare et à Bergame, une progression qui culmine avec l’élection au prestigieux poste de Maestro di Cappella à la Basilique de S. Petronio à Bologne.
Durant ce mandat, Cazzati s’est appliqué à mettre en place un organisme musical qualifié et discipliné, capable de donner du lustre au rituel de la basilique qui était l’église représentative de la communauté bolonaise et, par extension, de l’oligarchie nobiliaire sénatoriale qui la dominait. Mais toutes ces innovations, outre le fait que Cazzati était un étranger, ont dû heurter les habitudes et l’étroitesse d’esprit du milieu musical de la ville, et le ressentiment s’est exprimé dans l’âpre polémique suscitée contre lui, principalement par Giulio Cesare Arresti et Lorenzo Perti. 
En 1671, il démissionne de ses fonctions bolonaises pour retourner à Mantoue, où il se met au service de la duchesse Isabella en tant que Maestro di Cappella da Camera, et ensuite à la direction de la chapelle de la Basilique palatine Santa Barbara et ce, jusqu’à sa mort le 28 septembre 1678. 
Cazzati se distingue de ses contemporains par sa très bonne compréhension du marché et de la dynamique de l’imprimerie musicale : il s’attèle à promouvoir et vendre lui-même sa musique, devenant le compositeur du XVIIe siècle ayant produit le plus d’imprimés : soixante-six premières éditions, sans compter les réimpressions. Après s’être fait imprimer à Venise, il a par la suite réalisé lui-même ses propres éditions, exerçant un contrôle artistique total sur le contenu, la distribution et la circulation de son œuvre, ainsi largement diffusée jusqu’aux confins de l’Europe. 

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